Question 1. Comment les économistes, les sociologues et les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils ?

Sommaire

ressources pédagogiques SES bac 2020 2021

Le rôle de l'économiste : comprendre comment les individus réalisent leurs choix

La base de toutes les questions que se posent les économistes est l'idée de rareté des ressources disponibles pour produire les biens et les services permettant de satisfaire les besoins des individus : ressources naturelles non renouvelables, machines, bâtiments, quantité de travail disponible, etc.

Les individus doivent donc faire des choix : la science économique est l’analyse de ces arbitrages. Ainsi, l’économiste s’intéresse-t-il aux choix des entreprises : comment vont-elles utiliser leurs ressources ? Comment vont-elles décider de la quantité de biens à produire et de leurs prix ? C’est ce qu’on appelle en économie « l’allocation des ressources ».

L’économiste cherche à comprendre les motivations des comportements observés en considérant que les choix des individus sont fondés sur un raisonnement coût-bénéfice : « Que me coûte mon choix par rapport au bénéfice que j’en retire ? ». Son objectif est donc de comprendre comment l’individu, qu’il soit consommateur ou entrepreneur, va prendre la décision économique la plus rationnelle.

Pour comprendre le comportement des acteurs économiques face à ces choix, les économistes s’appuient sur des modèles économiques c’est-à-dire des représentations simplifiées de la réalité, des modèles de raisonnement des agents économiques.

a

Le rôle du sociologue : comprendre les comportements des individus en société

Emile Durkheim (1858-1917) est l’un des premiers à montrer la difficulté d’étudier la société sans porter partir d’idées reçues, de prénotions. Le sociologue étant lui-même un membre de la société, comment doit-il procéder pour que son regard soit neutre et son analyse objective ? Le sociologue doit être objectif et doit s’intéresser à ce qu’il y a de social dans chaque comportement individuel. Sa méthode doit donc consister à « étudier les faits sociaux comme des choses » (E. Durkheim).

Le sociologue allemand Max Weber (1854-1920) va proposer une autre méthode sociologique : comprendre le sens que les individus donnent à leur action. Face à la sociologie déterministe proposée par Durkheim, M. Weber propose une sociologie compréhensive. Il s’agit alors de rechercher les motivations de l’individu et de les replacer dans leur contexte, de façon à comprendre pourquoi il a agi ainsi.

Compte tenu de ses objectifs, le travail du sociologue nécessite des méthodes relativement originales. Ainsi, il a régulièrement recours à l’enquête afin de recueillir l’information dont il a besoin. Le plus souvent ces enquêtes portent sur un échantillon représentatif (du point de vue de l’âge, de la profession, etc.) de la population qui intéresse le travail du sociologue.

a

Le rôle du politologue : analyser les relations de pouvoir et comprendre les comportements politiques

La science politique représente aujourd’hui une part importante des sciences sociales. Elle s’intéresse à la politique, notamment l’accès au pouvoir et de la manière dont il est exercé, mais aussi à tout ce qui concerne le politique, c’est-à-dire l’organisation de la « cité ». Le « politiste » s’intéresse donc à des sujets aussi divers que les différents courants de pensée politiques, les différents types de régimes politiques, les organisations politiques (partis politiques), les comportements politiques des citoyens (en particulier le vote) et tous les autres types de comportements politique (signature d’une pétition, grève, manifestations, etc.)

Comme les autres sciences sociales, la science politique repose sur une exigence de rigueur dans le recueil des données et de neutralité dans leur analyse.

Documents et exercices

Document 1 : La mode : un fait social ? un fait économique ?

Facile

a

(…) La mode peut se comprendre de deux façons différentes. Tout d’abord, elle peut se définir comme l’industrie de l’habillement et du luxe (auxquels on peut ajouter les cosmétiques) dans laquelle de multiples acteurs, par exemple des professionnels et des entreprises, développent des carrières ou des stratégies. Cette perspective englobe aussi les modes de consommation des individus, groupes ou classes sociales qui utilisent les vêtements pour définir leur identité. (…) Ensuite, la mode peut se définir comme un type de changement social spécifique, régulier et non cumulatif et se déployant dans de multiples domaines de la vie sociale au-delà de l’habillement. Tout d’abord, ce changement est régulier parce qu’il se produit à des intervalles constants et souvent courts, par exemple deux fois l’an dans le cas de la mode vestimentaire et de ses collections printemps/été et automne/hiver. Ensuite, il est non cumulatif parce qu’il n’ajoute pas de nouveaux éléments aux changements passés : il les remplace. 

Source : Frédéric Godard, Sociologie de la mode, éditions la Découverte, 2010

Questions : identifier les différents visages de la mode

Document 2 Les dépenses des français pour leur apparence physique

Facile

Source : INSEE Première, 10/01/2017

Vrai ou Faux? 

Document 3 L’économiste, le sociologue, le politiste : des points communs

Facile

Leur démarche consiste à étudier, mesurer, comprendre et interpréter une partie de la réalité sociale. Les résultats obtenus visent, pour chacun d’entre eux, à dégager certaines régularités.

Dans chacune de ces démarches, la réalité étudiée peut être appréhendée à plusieurs échelles. Une observation globale peut être nécessaire et elle nécessitera un échantillon représentatif. Une approche plus individuelle peut également être intéressante pour comprendre les éléments de décision, de choix des acteurs observés.

Ces différentes sciences sociales peuvent souvent se révéler complémentaires. Ainsi, la formation ou le chômage peuvent être étudiés à la fois comme un fait économique, social et politique.

Source : Melchior, 2019

Cocher le ou les domaines des sciences sociales concernés par l’affirmation proposée.

Exercice 1. QCM

Facile

1) L’économie est une science qui s’intéresse …

 a) à la rareté

 b) aux comportements sociaux

c) aux choix de biens des individus

2) En économie, la notion de rareté renvoie …

a) uniquement aux ressources non-renouvelables

b) uniquement aux biens produits par les activités humaines

c) à l’ensemble des ressources employés par les hommes pour satisfaire leurs besoins

3) L’allocation des ressources désigne …

a) les critères des aides sociales

b) les choix de quantités de biens produitsc3) la distribution des revenus au sein d’un ménage

4) L’allocation des ressources …

a) ne concerne pas les ménages

b) concerne l’Etat

c) concerne les entreprises et les ménages

5) L’économiste s’appuie sur l’hypothèse de …

a) rationalité des comportements

b) diversité des comportements

c) rareté des comportements

6) Les économistes utilisent des modèles afin de …

a) représenter la réalité de façon simplifiée

b) mesurer la richesse économique créée

7) La sociologie est née …

a) au 18ème siècle

b) au 19ème siècle

c) au 20ème siècle

8) Pour Emile Durkheim, l’objectif de la sociologie est …

a) la compréhension des motivations individuelles

b) la compréhension des actions sociales

c) l’analyse des faits sociaux

9) Le terme « prénotion » désigne …

a) une vérité scientifique

b) une méthode sociologique

c) un piège pour le sociologue

10) Une démarche objective en sociologie signifie …

a) être neutre dans l’examen des faits observés

b) viser l’objectif attribué à l’analyse

c) comprendre les objectifs des individus

11) La sociologie selon Max Weber s’intéresse …

a) aux déterminismes qui conditionnent les comportements des individus

b) aux motivations des actions individuelles

c) aux faits sociaux

12) La société est considérée comme extérieure à l’individu …

a) dans la sociologie d’E. Durkheim

b) dans la sociologie de M. Weber

c) dans aucun des deux courants sociologiques

13) L’enquête en sociologie …

a) permet de recueillir des opinions

b) nécessite un échantillon représentatif de la population française de 18 à 65 ans

c) peut s’appuyer sur un échantillon réduit à des jeunes urbains

14) La sciences politique s’intéresse …

a) aux élections municipales

b) à la fixation du niveau des impôts

c) à la désignation des PDG d’entreprises privées

15) Les politistes considèrent comme politique le fait de …

a) manifester pour le droit au mariage pour tous

b) s’abstenir de voter

c) pratiquer une religion

Exercice 2. Document

Facile

Il est plus légitime de définir une science, non par son objet, mais par sa manière de considérer la réalité. En ce qui concerne la science économique, elle s’appuie sur le postulat de la rareté des ressources, que l’on définit comme une situation où, compte tenu des ressources disponibles de la société et de l’état de la technologie, la somme totale de ce que les acteurs veulent posséder en biens et en services est supérieure à ce qu’ils peuvent obtenir (…). Dans nos sociétés industrielles ou post-indus­trielles, la plupart des biens sont des biens économiques, biens rares produits par une activité humaine, que l’on oppose aux biens libres, qui sont des biens disponibles gratuitement, en quantité illimitée, et dont la production ne nécessite aucun travail humain.

Source : Dictionnaire de Sciences Economiques et Sociales, Bréal, 2018

Activité 1 : QCM (plusieurs réponses peuvent être exactes)

Pour l’économiste, un bien libre est …

1. un bien gratuit

2. un bien qui n’est pas réglementé par l’Etat

3. un bien sans TVA

Peuvent être considérés comme des biens libres …

1. la forêt amazonienne 

2. la farine extraite du blé

3. les poissons en Méditerranée 

Un bien économique est …

1. un bien dont le prix est bas

2. un bien qui a nécessité peu de d’investissements

3. un bien issu du travail humain

 

Activité 2 : Justifier l’affirmation suivante : les « biens économiques » sont des biens rares ?

Exercice 3. Approfondissement sur l'économie circulaire

Difficile

L’économie circulaire est un concept économique dont l’objectif est de produire des biens et des services en limitant la consommation de matières premières et de sources d’énergie non renouvelables. Ce concept s’inscrit dans le cadre du développement durable et est proche, tout en demeurant différent par nature, des notions d’économie verte, d’économie de l’environnement, ou encore de l’écologie industrielle.

L’économie circulaire est un concept apparu dans les années 1970, en remettant en cause le modèle de production et de consommation qui prévalait depuis la révolution industrielle et qui reposait sur des ressources naturelles abondantes. Certes, ce modèle de développement a permis d’accélérer la croissance, et par là même à des milliards d’individus d’accéder à une certaine forme de prospérité matérielle, mais le fondement de la société de consommation de masse trouve aujourd’hui ses limites face aux défis environnementaux, et d’une augmentation de la population mondiale qui devrait progresser d’un peu moins de 50 % d’ici 2100.

D’ores et déjà, les prélèvements sur les ressources naturelles dépassent largement la biocapacité de la terre, c’est-à-dire sa capacité à régénérer les ressources renouvelables, à fournir des ressources non renouvelables, et à absorber les déchets. En s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels, l’économie circulaire arrive à renouveler les formes de production et de consommation, tout en étant porteuse d’un nouveau développement économique local.

Source : Melchior, Etude de cas sur Altempo

Activité 1 : Vrai-Faux ?

Activité 2 : Compléter le tableau comparant le mode d’organisation économique linéaire (classique) et le mode d’organisation circulaire

Activité 3 : Rechercher 3 arguments montrant que le principe de l’économie circulaire répond à un problème actuel d’allocation des ressources.

Exercice 4. Approfondissement 1

Modéré

Pour respecter les canons de la scientificité, il faut d’abord « traiter les faits sociaux comme des choses ». (…) Durkheim veut dire que, tout comme le physicien ou le biologiste observent « de l’extérieur » leurs objets d’étude, le sociologue doit savoir se mettre à distance des faits sociaux qu’il analyse. Cette posture est d’autant plus difficile à adopter que nous vivons dans le monde social que nous étudions. Nous croyons le connaître et pouvoir deviner ses ressorts cachés. Il faut en fait se défier de ces impressions et « écarter systématiquement les prénotions ». Autrement dit, il s’agit de se défaire de nos préjugés, de nous affranchir des fausses évidences que nous procure notre expérience sensible, il faut, en bref, refuser de considérer le social comme transparent et immédiatement intelligible. De même que le physicien doit substituer à l’impression de chaleur une mesure exacte grâce au thermomètre, le sociologue doit s’armer pour appréhender l’objet de ses recherches et être aussi objectif que possible.

Source : Michel Lallement « Histoire des idées sociologiques. Des origines à Weber », A. Colin, 2012.

Activité 1 Vérifier la compréhension du texte (plusieurs réponses peuvent être exactes)

QCM

1) L’expression « les canons de la scientificité » utilisée par l’auteur signifie …

a) les différents sens de la science

b) les modèles de démarche scientifique

c) les conséquences de l’esprit scientifique

2) « Traiter les faits sociaux comme des choses » signifie …

a) analyser les faits sociaux de façon objective

b) adopter à propos des comportements sociaux la même approche que le philosophe

c) saisir les faits sociaux de l’extérieur

3) Le terme prénotion signifie …

a) évidence

b) notion essentielle

c) stéréotype

Activité 2 : Dans le cas des 3 exemples d’analyses sociologiques proposées dans le tableau, identifier les situations personnelles qui pourraient générer des prénotions chez le sociologue selon l’objet de son étude

Exercice 5

Modéré

Le sexe d’une personne, son âge, son engagement politique, ses goûts musicaux, son vote aux dernières élections municipales, le temps passé à chatter sur son ordinateur, son diplôme le plus élevé, ses lectures, l’emploi qu’il occupe, ses loisirs … toutes ces informations permettent de décrire cet individu.

Le nombre d’individus dans un ménage, son type de logement (appartement ou maison), la présence d’animaux domestiques, son équipement multimédia, son niveau de revenu, son milieu social (populaire, intermédiaire, supérieur) … tous ces éléments permettent de connaître ce ménage.

Ces informations constituent des descriptions indispensables à la sociologie. Qu’ils réalisent des observations, qu’ils conduisent des entretiens, qu’ils passent des questionnaires, les sociologues recourent à des descriptions d’individus, de situations ou de groupes. Sans ces descripteurs (…), la sociologie ne pourrait pas réaliser des analyses de la réalité sociale. Comme ces descripteurs désignent les traits de la réalité qui varient d’un individu ou d’une situation à une autre, ils sont souvent appelés « variables ».

Source : F. de Singly, C. Giraud, O. Martin, Nouveau manuel de sociologie, Armand Colin, 2010

Activité  : Vrai ou Faux ?

Exercice 6

Facile

Classer les exemples proposés selon leur champ d’influence

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements