Paroles de dirigeants

Club APM Paris Cité

 

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L'ouvrage

Quel goût d'adrénaline peut pousser vingt personnes sur la trajectoire ascendante de leur carrière à sauter dans le vide de la création d'entreprise ? Spontanément, pris dans le tourbillon de l'activité quotidienne, il est peu probable qu'aucune d'entre elles ne prenne le temps d'y répondre. S'il advenait qu'elles soient interrogées par un journaliste, il n'est pas sûr que les grilles d'analyse utilisées rejoignent convenablement l'inconnu d'une décision tellement personnelle. C'est donc une performance d'avoir obtenu que chacune d'entre elles se décide à faire non pas l'exercice d'introspection – qui doit être une pratique récurrente pour ceux qui ont si souvent "le nez dans le guidon" – mais un exercice d'écriture. Il est vraisemblable qu'ils n'ont pas été confrontés au syndrome de la page blanche parce que leur projet est collectif : celui d'une équipe de dirigeants réunis tous les mois autour d'un expert pour accepter d'apprendre, se mettre en disposition de partager, oser mettre sur la table de la discussion critique une décision stratégique qu'ils ont eux-mêmes prise. Comme le dit l'un d'entre eux, "l'humilité est une force, pas un effacement, elle traduit le respect" (p. 255).


Loin des "esprits animaux" que Keynes a fustigés dans un contexte bien particulier, ces entrepreneurs insistent sur une facette particulière et inattendue de leur personnalité, comme si leur destin s'était enraciné dans un des traits les plus intimes de leur être. Qu'un "kinésthésique (une personne ayant une sensibilité profonde du corps et des muscles)" (p. 64) reprenne un bar à vin mythique, quoi de plus normal ! Qu'un rugbyman voie dans l'entreprise le prolongement de son sport préféré et insiste sur le fait que "les victoires et les défaites sont collectives" (p. 104), aucun lecteur de L'équipe et le ballon (Hyacinthe Dubreuil, 1948) ne s'en étonnera. Par contre, qu'un "tempérament d'artiste raté, toujours sensible au beau et à l'esthétique" (p. 45) devienne un "allumeur de réverbère", voilà qui est plus inattendu. Finalement, on aura peut être du mal à croire que l'entreprise puisse être un lieu où assouvir sa passion pour "l'art, la culture et ses émotions" (p. 229), et pourtant !


Alors, pourquoi choisir l'aventure de la création. D'abord, parce que c'est comme ça : "créer une entreprise a toujours été mon but. J'ai choisi de le faire à 45 ans parce que c'est un moment de la vie où l'on a accumulé de l'expérience et où l'envie et l'énergie sont encore très puissantes" (p. 211-212). Ensuite, par goût de l'authentique. Dans nombre de cas, les responsabilités ont "le goût et la couleur du pouvoir" sans être le pouvoir. On pourrait parler d'effet "Canada Dry" (p. 66). Parfois, parce qu'on a l'impression de toucher les limites d'une organisation alors même que l'organisation ne donne pas l'opportunité d'aller jusqu'au bout de soi-même : "lorsqu'on n'est plus heureux quelque part, on devient moins bon" (p. 161, voir aussi p. 264-265). Plus profondément encore, par un goût irrépressible de l'inconnu, à condition néanmoins de savoir que l'inconnue, "au sens mathématique du terme, c'était moi-même" (p. 126).
Beaucoup d'autres thèmes sont évoqués de manière incidente, comme dans une conversation à bâtons rompus autour du feu. Ce qui en ressort, c'est la chaleur de la passion et la ferveur de l'échange. Puisse ce livre contribuer à les communiquer !

 

Les auteurs

Présentation par André Comte-Sponville

 

Table des matières

VINGT passionnés, DIX ans de partage par Bernard Tommasini
Animer par Bruno Julhiet
L'allumeur de réverbères par Michel Tesconi
Un épicurien peut en cacher un autre par Dominique Dhyser
Plongées en entreprise par Philippe Berna
Ma Grande École, c'est le rugby ! par Alain Cornudet
Merci Messieurs! par Chantal Baudron
Vie professionnelle/vie personnelle     par Marc Noblet
L'art de la décision par Jean-Luc Lénart
L'entreprise réhabilitée par son projet social par Patrick Rebuffie
J'ai choisi le sport "Entreprise" par Jean-Michel Mauvilly
Ce designer qui fait durer l'entreprise par Jean-Pierre Lefebvre
Être au parfum par Barbara Le Portz
Mon abécédaire par Hervé Lefèvre
Gare à la machine qui s'emballe par Serge Hayat
Entrepreneur chez soi ou chez les autres ? par Pierre Casse
L'entreprise et son rôle de lien par Xavier de Font-Réaulx et Jean-Michel Laborde
Transmettre par Robert Allemon

 

Quatrième de couverture

"Qu'est-ce qui fait courir les chefs d'entreprise ? C'est une question que je me suis souvent posée, et d'autant plus que, ces dernières années, j'étais amené, parce qu'ils m'invitaient à leurs travaux, à parler souvent devant eux, avec eux, ce qui supposait que je prenne le temps de les écouter et d'essayer de les comprendre. La plupart travaillent entre 50 et 70 heures par semaine.
C'est l'un des grands mérites de ce livre que d'en donner une vision plus concrète, plus diversifiée, plus individualisée. Les vingt coauteurs sont adhérents de l'Association Progrès du Management, et tous membres du même club. De là cette confiance entre eux, qui s'est forgée au fil des années, ce goût et cette habitude de la réflexion, du débat, du partage...
Le succès de cette association, qui n'allait pas de soi, montre assez son utilité. Ce livre aide à la comprendre de (intérieur. Nos vingt chefs d'entreprise sont tous confrontés, cela apparaît souvent dans les pages qu'on va lire, à la solitude du pouvoir, au poids des responsabilités, parfois à l'ivresse du succès, plus souvent à l'angoisse du doute ou de l'échec..."
 

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