Le développement durable

Emmanuel Arnaud, Arnaud Berger, Christian de Perthuis

L'ouvrage

Comment faire pour répondre à une demande d'information variée sur un concept à la mode aux ramifications indéfinies ? Emmanuel Arnaud, Arnaud Berger et Christian de Perthuis y répondent admirablement dans un petit ouvrage synthétique qui ne comporte pas moins de soixante-quinze entrées. Leur formule est d'autant plus heureuse qu'elle fait correspondre à une page de synthèse un développement explicatif synthétique qui débouche chaque fois sur une référence bibliographique ou sitographique incontournable.

Adaptée à notre monde tellement marqué par la consultation rapide d'informations sur Internet, cette formule a les inconvénients de ses avantages. Rien ne vaut en effet une lecture suivie pour mûrir une question, quelle qu'elle soit. Mais cette forme d'introduction peut susciter des questionnements et donner le goût d'une recherche plus approfondie.

Ceux qui auraient manqué le début de l'aventure du développement durable, du simple fait que le rapport Brundtland n'a pas eu le succès de presse de son équivalent paru en 1972 ( Halte à la croissance ? ) trouveront dans la partie "Fondements" un utile rappel de son entrée officielle dans les problématiques publiques, au moins au niveau international (1983). Depuis, le chemin a été parsemé de rencontres (Protocole de Montréal, Protocole de Kyoto…) dont les résultats, on le sait, sont encore bien loin des légitimes ambitions des défenseurs de la planète Terre.

Difficile d'avoir une vue scientifique des risques écologiques encourus en si peu de pages. Cependant, les coups de projecteur sont donnés aux endroits sensibles. A côté du désormais traditionnel peak oil , on trouve l'accès à l'eau, la protection des forêts, la réduction du nombre d'espèces vivantes ou de la biodiversité…

La partie suivante, consacrée à la microéconomie du développement durable, montre que les entreprises sont au cœur d'un processus de surveillance, aussi bien dans leur mode de gouvernance que dans leur activité industrielle même. Malheureusement, la partie "citoyenneté" ne laisse aucune place à toutes les formes de comportement qui font que la question du développement durable évolue si lentement. Certes, la question des déchets est bien évoquée mais non celle du retard français en matière de valorisation de cette filière ni, surtout, celle du financement : qui se souvient de la taxe mort-née sur le recyclage des produits textiles, dite “taxe Emmaüs” ?

Tout se passe comme si la militance des ONG trouvait un relais favorable dans l'opinion publique sans que les comportements de consommation au quotidien ne soient en cohérence avec ce soutien… Puisse cet ouvrage faire comprendre que le développement durable n'est pas un changement à attendre des autres (autorités politiques, dirigeants d'entreprises…) mais le fruit d'un comportement individuel qui suppose d'accepter des coûts individuels pour un bénéfice collectif.

Les auteurs

  • Emmanuel Arnaud , Chargé de mission chez Novethic, au sein du département "Développement durable" de la Caisse des dépôts et consignations.
  • Arnaud Berger , Responsable du développement durable du Groupe Banque Populaire.
  • Christian de Perthuis , Professeur associé à l'université Paris-Dauphine, Responsable de la Mission climat de la Caisse des dépôts et consignations.

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